2.2 Le nombre de reproduction

Le nombre de reproduction (R) est souvent utilisé pour refléter le degré d’infectivité d’une maladie. Nous allons, en partie, utiliser cette quantité pour évaluer les interventions alternatives pour contrôler une épidémie, car R est modifié par les mesures de contrôle. L’indice de reproduction de base (R0) est l’indice de reproduction lorsqu’il n’y a pas d’immunité due à des expositions antérieures ou à la vaccination, ni d’intervention délibérée dans la transmission de la maladie. Nous parlons de R comme d’un nombre de reproduction efficace lorsqu’il existe une certaine immunité ou que certaines mesures d’intervention sont en place.

Il est utile de rappeler certaines des caractéristiques d’un nombre de reproduction, car son interprétation n’est pas toujours simple.

Lorsque les individus sont homogènes et se mélangent uniformément, R est défini comme le nombre moyen d’infections générées pendant la période infectieuse d’un seul infecté. Les individus peuvent différer dans le nombre qu’ils infectent, en raison du hasard, mais le nombre moyen d’infections est R. Les épidémies d’une infection SEIR ne peuvent pas se produire lorsque R est inférieur à 1 au début de l’épidémie et les épidémies établies s’éteignent si soit les interventions maintiennent R en dessous de 1, soit la partie sensible de la population a été suffisamment réduite pour maintenir R en dessous de 1.

Le nombre de reproduction de base peut varier d’un endroit à l’autre parce que les taux de contact entre les personnes peuvent différer en raison des différences de densité de population et des différences culturelles. Le nombre de reproduction effectif peut également varier, car les communautés de différents endroits peuvent différer dans leur niveau d’immunité.

Quel nombre de reproduction de base devrions-nous utiliser dans notre évaluation des interventions proposées contre la grippe pandémique ? Il se peut que des expositions récentes à des souches de grippe actuellement en circulation, ou des vaccinations pour s’en protéger, confèrent une certaine immunité contre une souche nouvellement apparue ; voir Jordan et al. (1958), Spicer et Lawrence (1984), Mills et al. (2004). Alors le nombre de reproduction approprié, par rapport auquel nous devrions juger toute intervention proposée dans notre communauté, est le nombre de reproduction effectif correspondant à la population telle qu’elle est initialement, avec son niveau initial d’immunité résultant de l’exposition aux souches de grippe qui ont circulé précédemment mais en l’absence de toute intervention délibérée. Par commodité, nous appellerons ce nombre de reproduction de base et le désignerons par R0 dans ce document.

Il existe deux aspects de la transmission des maladies infectieuses que R ne saisit pas bien. Le premier est le taux de transmission en temps calendaire. Pour illustrer cela, considérons deux infections SIR avec le même R0. Supposons que dans l’une de ces infections, les individus sont très infectieux pendant une courte période infectieuse. Pour l’autre infection, les individus sont moins infectieux, mais sur une période infectieuse plus longue. Les deux aboutiront au même taux d’attaque final, mais la première épidémie décollera plus rapidement, aura une incidence plus élevée au pic de l’épidémie et sera beaucoup plus courte ; voir la section 2.4.

L’autre aspect que R ne capture pas bien en général est q, la probabilité qu’une épidémie importée prenne de l’ampleur et devienne importante, par opposition à l’évanouissement après que relativement peu de personnes aient été infectées. Cette probabilité est fondamentale pour les questions d’endiguement et de retardement d’une épidémie locale, nous devons donc être attentifs à ce fait lorsque nous évaluons les interventions sur la base de R.

Cette probabilité est un élément fondamental pour les questions d’endiguement et de retardement d’une épidémie locale.

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