Bien qu’il soit l’un des plus grands dramaturges du monde, nous ne nous tournons pas toujours vers Shakespeare pour trouver des personnages féminins autonomes. En fait, malgré notre amour pour son œuvre, nous avons souvent du mal à défendre nombre d’entre eux. Par exemple, Kate dans « Taming of the Shrew » est très forte au début de la pièce, mais à la fin, elle devient soumise. Il y a eu tellement de débats sur l’évolution de ce seul personnage parce qu’elle a si bien cassé le moule jusqu’à la fin de la pièce.
Lorsque l’on cherche dans Shakespeare des personnages forts à jouer ou à idolâtrer, les quelques premiers qui viennent toujours à l’esprit sont Hamlet ou Richard II, car ce sont des personnages très charnus qui ont d’innombrables répliques. De nombreuses femmes préfèrent jouer Hamlet plutôt qu’Ophélie ou Prospero plutôt que Cressida. Cependant, cela ne veut pas dire que les femmes de Shakespeare sont complètement désemparées. Il existe de nombreux monologues forts de personnages féminins tout au long de son œuvre.
- Que ce soit pour une audition ou juste pour le plaisir, voici huit grands monologues shakespeariens pour les femmes :
- La dépression d’Ophélie, « Hamlet », acte 4, scène 5
- Béatrice est trompée, « Beaucoup de bruit pour rien », acte 3, scène 1
- Katherine, « Taming of the Shrew », acte 5, scène 2
- Déclaration d’Helena, » Tout est bien qui finit bien « , acte 1, scène 3
- Une rose par n’importe quel autre nom, » Roméo et Juliette « , acte 2, scène 2
- Spare Your Threats, « The Winter’s Tale, » Act 3, Scene 2
- L’épilogue, « Comme il vous plaira », acte 5, scène 4
Que ce soit pour une audition ou juste pour le plaisir, voici huit grands monologues shakespeariens pour les femmes :
Quand on essaie de penser à un grand monologue féminin de Shakespeare, c’est celui qui vient le plus souvent à l’esprit. Lady M. est devenue l’un des personnages féminins les plus emblématiques de l’œuvre de Shakespeare. Elle est loin d’être innocente, et on ne peut s’empêcher d’éprouver de la compassion pour elle dans cette scène. C’est peut-être l’un des monologues féminins les plus populaires de Shakespeare, si ce n’est le plus populaire.
Voilà une tache.
Dehors, maudite tache ! Dehors, je dis !
Un : deux : pourquoi,
alors, il est temps de le faire.
L’enfer est trouble !
Fie, mon
seigneur, fie ! un soldat, et afeard ? Qu’avons-nous à
craindre qui le sait, quand personne ne peut demander compte de notre pouvoir
? -Mais qui aurait cru que le vieillard
avait tant de sang en lui.
Le thane de Fife avait une femme : où est-elle maintenant ?
Quoi, ces mains ne seront-elles jamais propres ?
– Plus de cela, monseigneur, plus de cela : vous gâchez tout avec
cette entrée en matière.
Voilà encore l’odeur du sang : tous les
parfums d’Arabie n’adouciront pas cette petite
main. Oh, oh, oh !
Lavez-vous les mains, mettez votre chemise de nuit ; n’ayez pas l’air si
pâle.
Je vous le répète encore, Banquo est enterré ; il
ne peut sortir sur sa tombe.
Au lit, au lit ! on frappe à la porte :
venez, venez, venez, venez, donnez-moi votre main. Ce qui est
fait ne peut être défait.
Au lit, au lit, au lit !
La dépression d’Ophélie, « Hamlet », acte 4, scène 5
En sortant les scènes les plus connues, il s’agit de l’un des plus grands exemples de dépression d’une femme dans l’œuvre de Shakespeare. Ce qui est admirable dans cette scène, c’est qu’elle n’est pas un moment très » malheur à moi « . Cette scène n’a pas été déclenchée par une tentative romantique ratée. Certes, Hamlet a joué avec Ophélie tout au long de la pièce et lui a dit « va au couvent », mais elle craque finalement lorsqu’elle perd son plus proche allié : son père. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un monologue technique, toutes les répliques d’Ophélie combinées dans cette scène rendent la lecture très dramatique.
Où est la belle majesté du Danemark ?
Comment devrais-je savoir que ton véritable amour
est un autre ?
Par son chapeau à coques et son bâton,
et ses cuillères en sandales.
Tu dis ? non, je te prie, marque.
Il est mort et parti, madame,
Il est mort et parti;
A sa tête une pelouse verte,
A ses talons une pierre.
Priez, notez.
Son linceul blanc comme la neige de la montagne,
Lardé de douces fleurs
Qui pleurant à la tombe sont allées
Avec des douches d’amour vrai.
Et bien, Dieu vous garde ! On dit que la chouette était la fille d’un boulanger. Seigneur, nous savons ce que nous sommes, mais ne savons pas
ce que nous pouvons être. Dieu soit à votre table !
Prière, n’en parlons pas ; mais quand on
vous demandera ce que cela signifie, dites-vous ceci :
Demain, c’est la Saint-Valentin,
Tout le matin à l’heure,
et moi une servante à votre fenêtre,
pour être votre Valentin.
Alors, il se lève, enfile ses habits,
et dupp’d la porte de la chambre;
Laisse entrer la servante, qu’une servante
n’a jamais plus quittée.
En effet, la, sans serment, j’en finirai là-dessus:
Par Gis et par Sainte Charité,
Allô, et fie de honte!
Les jeunes gens le feront, s’ils en viennent là;
par le coq, ils sont à blâmer.
Dit-elle, avant que tu me culbutes,
tu m’as promis de m’épouser.
Je l’aurais fait aussi, par ce soleil-là,
si tu n’étais pas venu dans mon lit.
J’espère que tout ira bien. Nous devons être patients, mais je ne peux que pleurer à l’idée qu’ils doivent l’enterrer dans le sol froid. Mon frère le saura : je vous remercie donc de vos bons conseils. Venez, mon
coach ! Bonne nuit, mesdames ; bonne nuit, douces dames ;
bonne nuit, bonne nuit.
Béatrice est trompée, « Beaucoup de bruit pour rien », acte 3, scène 1
Béatrice, bien qu’il s’agisse d’un monologue plus court, ne pouvait être écartée de cette liste. Elle est l’un des personnages féminins les plus fougueux et les plus admirables que Shakespeare ait produits. Elle a de nombreuses répliques folles, dont « C’est ainsi, en effet ; il n’est rien de moins qu’un homme empaillé : mais pour l’empaillage, eh bien, nous sommes tous mortels ». Ce monologue se produit après qu’on lui ait fait croire que Benoît l’aime.
Quel feu y a-t-il dans mes oreilles ? Cela peut-il être vrai ?
Suis-je condamnée pour avoir tant d’orgueil et de mépris ?
Contemple, adieu ! et orgueil de jeune fille, adieu !
Aucune gloire ne vit dans le dos de tels personnages.
Et, Bénédict, aime ; je te récompenserai,
en apprivoisant mon coeur sauvage à ta main aimante:
Si tu aimes, ma bonté t’incitera
à lier nos amours dans un lien sacré;
Parce que d’autres disent que tu le mérites, et je
le crois mieux que de le rapporter.
Katherine, « Taming of the Shrew », acte 5, scène 2
Bien que ce ne soit pas le plus émancipateur des monologues féminins forts de Shakespeare, celui-ci est assez infâme et bien écrit. Oui, ce monologue nécessite une grande analyse pour comprendre comment ce personnage en est arrivé là alors qu’elle a commencé par être plus franche que Béatrice, mais il vaut quand même la peine d’être lu. N’hésitez pas à interpréter cette fin comme vous le souhaitez.
Fie, fie ! détisse ce front menaçant et peu aimable,
et ne darde pas de ces yeux des regards méprisants
pour blesser ton seigneur, ton roi, ton gouverneur.
Il ternit ta beauté comme les gelées mordent les prairies,
Confond ta renommée comme les tourbillons secouent les beaux bourgeons,
Et dans aucun sens il n’est convenable ou aimable.
Une femme en mouvement est comme une fontaine troublée
Boueuse, malingre, épaisse, privée de beauté;
Et tant qu’il en est ainsi, nul aussi sec ou assoiffé
ne daignera en boire une gorgée ou en toucher une goutte.
Ton mari est ton seigneur, ta vie, ton gardien,
Ton chef, ton souverain ; celui qui prend soin de toi,
et pour ton entretien engage son corps
à des travaux pénibles sur mer et sur terre,
à veiller la nuit dans les tempêtes, le jour dans le froid,
alors que tu es couchée au chaud chez toi, en sécurité ;
Et ne demande aucun autre tribut de tes mains
que de l’amour, de beaux regards, et une vraie obéissance-
Trop petit paiement pour une si grande dette.
Ce devoir que le sujet doit au prince,
une femme aussi doit à son mari;
et quand elle est renfrognée, maussade, aigrie,
et qu’elle n’obéit pas à son honnête volonté,
Qu’est-ce qu’elle est, sinon une rebelle contestataire
et une traître sans grâce à son aimable seigneur ?
J’ai honte que les femmes soient si simples
Pour offrir la guerre là où elles devraient s’agenouiller pour la paix;
Ou chercher la règle, la suprématie et l’emprise,
Quand elles sont tenues de servir, d’aimer et d’obéir.
Pourquoi nos corps sont-ils doux, faibles et lisses,
Inaptes aux labeurs et aux ennuis du monde,
Mais que nos conditions douces et nos cœurs
Doivent bien s’accorder avec nos parties extérieures?
Allez, allez, vers avancés et incapables !
Mon esprit a été aussi grand qu’un des vôtres,
mon cœur aussi grand, ma raison peut-être plus,
pour disputer mot pour mot et froncement de sourcils pour froncement de sourcils;
mais maintenant je vois que nos lances ne sont que des pailles,
notre force aussi faible, notre faiblesse sans comparaison,
ce qui semble être le plus ce que nous sommes en effet le moins.
Alors voilez vos estomacs, car ce n’est pas une botte,
et placez vos mains sous le pied de votre mari;
En signe de ce devoir, s’il le veut,
Ma main est prête, qu’elle lui fasse du bien.
Déclaration d’Helena, » Tout est bien qui finit bien « , acte 1, scène 3
Ce monologue est non seulement passionné, mais c’est un excellent exemple d’inversion des rôles. Il est rare qu’un personnage féminin ait droit à un long monologue pour déclarer son amour à un homme dans l’œuvre du barde. Par exemple, même un personnage aussi fort que Béatrice dans « Beaucoup de bruit pour rien » est souvent devancé par Bénédict.
Le monologue d’Helena ici intervient également très tôt dans la pièce et permet d’asseoir son personnage. Elle est très consciente de son statut, mais elle sait ce qu’elle veut et est prête à tout pour y parvenir. L’étrange échange de corps pour consommer son mariage mis à part, en pleine mode shakespearienne, ce monologue prépare le terrain pour un personnage très intéressant.
Alors, je confesse,
ici à genoux, devant le haut ciel et vous
Que devant vous, et à côté du haut ciel,
J’aime votre fils.
Mes amis étaient pauvres, mais honnêtes ; ainsi est mon amour:
Ne vous offensez pas, car cela ne le blesse pas
qu’il soit aimé de moi : Je ne le suis pas
Par aucun signe de costume présomptueux;
Je ne l’aurais pas tant que je ne l’aurais pas mérité;
mais ne sais jamais comment ce désert devrait être.
Je sais que j’aime en vain, que je m’efforce contre l’espoir;
mais, dans ce tamis captieux et intenable
Je verse encore les eaux de mon amour,
et ne manque pas de perdre encore. Ainsi, à la manière des Indiens,
Religieux dans mon erreur, j’adore
Le soleil, qui regarde son adorateur,
mais ne le connaît plus. Ma très chère madame,
Ne laissez pas votre haine se heurter à mon amour
Pour avoir aimé où vous aimez : mais, si vous-même,
Dont l’honneur vieilli cite une jeunesse vertueuse,
A jamais dans une si vraie flamme de goût
Souhaiter chastement et aimer tendrement, que votre Dian
Soit à la fois elle-même et l’Amour ; ô ! alors, ayez pitié
De celle dont l’état est tel qu’elle ne peut choisir
Mais prêter et donner là où elle est sûre de perdre ;
Qui ne cherche pas à trouver ce que sa recherche implique,
Mais, comme une énigme, vit doucement là où elle meurt.
Une rose par n’importe quel autre nom, » Roméo et Juliette « , acte 2, scène 2
Oui, c’est ringard et extrêmement connu, mais cette liste ne serait pas complète sans Juliette. Bien que le monologue de Juliette après la mort de son cousin soit un second proche, cette liste avait juste besoin d’un bref monologue sur l’amour et l’optimisme qui survient après avoir rencontré un joli garçon à une fête.
O Roméo, Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ?
Dénie ton père et refuse ton nom;
Ou, si tu ne le veux pas, ne sois qu’un juré de mon amour,
et je ne serai plus un Capulet.
C’est ton nom qui est mon ennemi;
Tu es toi-même, bien que tu ne sois pas un Montaigu.
Qu’est-ce qu’un Montaigu ? ce n’est ni une main, ni un pied,
ni un bras, ni un visage, ni aucune autre partie
appartenant à un homme. O, sois un autre nom!
Qu’est-ce qu’un nom ? Ce que nous appelons une rose
Par tout autre nom sentirait aussi bon;
Ainsi Roméo, s’il n’était pas appelé Roméo,
retiendrait cette chère perfection qu’il doit
sans ce titre. Roméo, renonce à ton nom,
et pour ce nom qui ne fait pas partie de toi
Prends tout moi-même.
Spare Your Threats, « The Winter’s Tale, » Act 3, Scene 2
Cette pièce est souvent gravement négligée, tout comme le personnage d’Hermione. Le principal problème de cette pièce est qu’il est difficile de la classer. Certains disent que c’est une comédie, tandis que d’autres pensent que c’est une romance. Bien qu’Hermione ne soit pas un personnage principal tout au long de la pièce, le conflit entre elle et son mari conduit l’intrigue.
Dans cette scène particulière, elle se défend après que son mari l’ait accusée d’avoir une liaison. Elle n’apparaît jamais une seule fois faible et garde la tête haute tout au long de la scène.
Monsieur, épargnez vos menaces :
La punaise dont vous voulez m’effrayer, je la cherche.
Pour moi, la vie ne peut être une marchandise :
La couronne et le réconfort de ma vie, votre faveur,
Je la donne perdue ; car je la sens partie,
mais ne sais pas comment elle est partie. Ma seconde joie
Et les prémices de mon corps, de sa présence
Je suis barré, comme un contagieux. Mon troisième réconfort, le plus malheureux, c’est d’avoir été arraché de mon sein, le lait innocent dans sa bouche la plus innocente, crié au meurtre, moi-même sur tous les poteaux proclamée prostituée, avec une haine immodeste, le privilège du lit d’enfant refusé aux femmes de toutes les modes, et enfin, précipité ici, au grand air, avant que j’aie pu reprendre des forces. Maintenant, mon seigneur,
Dites-moi quels bienfaits j’ai ici vivant,
pour que je doive craindre de mourir ? Allez donc de l’avant.
Mais cependant écoutez ceci : ne vous méprenez pas sur moi ; pas de vie,
je n’y attache pas un prix, mais pour mon honneur,
que je libérerais, si je dois être condamné
Sur des suppositions, toutes preuves dormant ailleurs
Mais ce que vos jalousies éveillent, je vous le dis
C’est la rigueur et non la loi. Vos honneurs à tous,
Je me réfère à l’oracle:
Apollo soit mon juge!
L’épilogue, « Comme il vous plaira », acte 5, scène 4
Comme le monologue de Lady Macbeth, celui de Rosalind est aussi assez connu. Rosalind est une grande favorite en ce qui concerne les rôles principaux féminins shakespeariens. Elle est forte, s’exprime bien et jouit d’un grand respect de la part de ceux qui l’entourent tout au long de la pièce. Pour ces raisons, ce n’est pas une surprise qu’elle clôture la pièce, bien que, comme elle le souligne, » Ce n’est pas la mode de voir la dame l’épilogue. «
Ce n’est pas la mode de voir la dame l’épilogue;
mais ce n’est pas plus ingrat que de voir le seigneur
le prologue. S’il est vrai que le bon vin n’a pas besoin
de buisson, ‘il est vrai qu’une bonne pièce n’a pas besoin
d’épilogue ; cependant au bon vin on emploie de bons buissons,
et les bonnes pièces se révèlent meilleures par le secours de bons
épilogues. Dans quel cas suis-je donc, qui ne suis
ni un bon épilogue, ni ne puis insinuer avec
vous en faveur d’une bonne pièce ! Je ne suis pas
fourni comme un mendiant, donc mendier ne me
deviendra pas : mon moyen est, de vous conjurer ; et je commencerai
par les femmes. Je vous charge, ô femmes, pour l’amour
que vous portez aux femmes – comme je le perçois par vos simagrées,
aucune d’entre vous ne les déteste- qu’entre vous et les
femmes le jeu puisse plaire. Si j’étais femme, je
baiserais le plus grand nombre d’entre vous qui ont des barbes qui me plaisent
, des teints qui me plaisent et des haleines que je
ne déteste pas : et, j’en suis sûr, le plus grand nombre qui ont de bonnes
barbes ou de bons visages ou de douces haleines me feront, pour mon
offre aimable, quand je ferai la révérence, des adieux.