Chute de NéronEdit
Néron
En 65 après JC, la conspiration pisonienne tente de restaurer la République, mais échoue. Un certain nombre d’exécutions suivent, laissant Néron avec peu d’alliés politiques au Sénat. À la fin de l’année 67 ou au début de l’année 68, Gaius Julius Vindex, gouverneur de Gallia Lugdunensis, se rebelle contre la politique fiscale de Néron. « … les habitants de Grande-Bretagne et de Gaule, opprimés par les impôts, devenaient plus vexés et enflammés que jamais », selon les mots de l’historien et homme d’État romain Cassius Dio (200-222 après J.-C.). Vindex avait l’intention de substituer Servius Sulpicius Galba, gouverneur de l’Hispania Tarraconensis, à Néron.
La révolte de Vindex en Gaule n’a pas abouti. Les légions stationnées à la frontière de la Germanie marchèrent à la rencontre de Vindex pour l’affronter comme traître. Menée par Lucius Verginius Rufus, l’armée rhénane vainquit Vindex au combat et ce dernier se suicida peu après. Galba fut d’abord déclaré ennemi public par le Sénat.
En juin 68 après JC, le préfet de la garde prétorienne, Nymphidius Sabinus, dans le cadre d’un complot visant à devenir lui-même empereur, incita ses hommes à transférer leur loyauté de Néron à Galba.
Le 9 juin 68 après JC, Néron découvrit qu’il était jugé par contumace et condamné à mort comme ennemi public. Il trouva la mort de sa propre main, devenant ainsi le premier empereur romain à se suicider. Cela marqua la fin définitive de la dynastie julio-claudienne. Galba fut par la suite exalté dans l’empereur et accueilli dans la cité à la tête d’une seule légion, la VII Galbiana, connue plus tard sous le nom de VII Gemina.
GalbaEdit
Galba
Cette tournure des événements ne donna pas aux légions germaniques la récompense de fidélité qu’elles attendaient, mais plutôt des accusations d’avoir entravé le chemin de Galba vers le trône. Leur commandant, Rufus, est immédiatement remplacé par le nouvel empereur, et Aulus Vitellius est nommé gouverneur de Germanie Inférieure. La perte de confiance politique dans la loyauté de la Germanie entraîne également le renvoi des gardes du corps impériaux bataves, et la rébellion ultérieure de la Germanie.
Galba ne reste pas longtemps populaire. Lors de sa marche vers Rome, il détruisit ou imposa d’énormes amendes aux villes qui ne l’acceptaient pas immédiatement. À Rome, Galba annula toutes les réformes de Néron, y compris les avantages accordés à de nombreux personnages importants. Comme son prédécesseur, Galba avait peur des conspirateurs et exécuta de nombreux sénateurs et équites sans procès. Les soldats de la garde prétorienne n’étaient pas contents non plus. Après son arrivée à Rome, Galba refusa de leur verser les récompenses que le préfet Nymphidius leur avait promises au nom du nouvel empereur. De plus, au début de l’année civile 69, le 1er janvier, les légions de Germanie Inférieure refusèrent de prêter serment d’allégeance et d’obéissance à Galba. Le lendemain, les légions acclament leur gouverneur Vitellius comme empereur.
En apprenant la nouvelle de la perte des légions rhénanes, Galba panique. Il adopta un jeune sénateur, Lucius Calpurnius Piso Licinianus, comme successeur. Ce faisant, il offensa beaucoup de monde, surtout Marcus Salvius Otho, un noble influent et ambitieux qui désirait cet honneur pour lui-même. Otho soudoya la garde prétorienne, déjà très mécontente de l’empereur, et la gagna à sa cause. Lorsque Galba entendit parler du coup d’État, il descendit dans la rue pour tenter de stabiliser la situation. Ce fut une erreur, car il ne put s’attirer aucun soutien. Peu de temps après, la garde prétorienne le tua sur le Forum en même temps que Lucius.
Les légions d’Otho : XIII Gemina et I Adiutrix
OthoEdit
Otho
Le Sénat reconnaît Otho comme empereur le jour du meurtre de Galba. Ils saluèrent le nouvel empereur avec soulagement. Bien qu’ambitieux et avide, Otho n’avait pas de casier pour la tyrannie ou la cruauté et on s’attendait à ce qu’il soit un empereur juste. Cependant, les efforts initiaux d’Otho pour restaurer la paix et la stabilité furent rapidement mis à mal par la révélation que Vitellius s’était déclaré Imperator en Germanie et avait envoyé la moitié de son armée marcher sur l’Italie.
Aux côtés de Vitellius se trouvaient les meilleures légions de l’empire, composées de vétérans des guerres germaniques, comme la I Germanica et la XXI Rapax. Celles-ci allaient s’avérer être les meilleurs arguments pour sa candidature au pouvoir. Otho ne tient pas à entamer une nouvelle guerre civile et envoie des émissaires pour proposer une paix et transmettre son offre d’épouser la fille de Vitellius. Il est trop tard pour raisonner ; les généraux de Vitellius conduisent la moitié de son armée vers l’Italie. Après une série de victoires mineures, Otho subit une défaite à la bataille de Bedriacum. Plutôt que de fuir et de tenter une contre-attaque, Otho décide de mettre fin à l’anarchie et se suicide. Il était empereur depuis un peu plus de trois mois.
Les légions de Vitellius : I Germanica, V Alaudae, I Italica, XV Primigenia, I Macriana liberatrix, III Augusta et XXI Rapax Légions d’Otho : I Adiutrix
VitelliusEdit
Vitellius
À la nouvelle du suicide d’Otho, le Sénat reconnaît Vitellius comme empereur. Fort de cette reconnaissance, Vitellius se mit en route pour Rome ; cependant, il fut confronté à des problèmes dès le début de son règne. La ville resta très sceptique lorsque Vitellius choisit l’anniversaire de la bataille de l’Allia (en 390 avant JC), un jour de mauvais augure selon la superstition romaine, pour accéder à la fonction de Pontifex Maximus.
Les événements semblèrent donner raison aux augures. Le trône étant solidement assuré, Vitellius se lança dans une série de banquets (Suétone parle de trois par jour : matin, après-midi et soir) et de parades triomphales qui conduisirent le trésor impérial au bord de la faillite. Les dettes s’accumulent rapidement et les prêteurs commencent à exiger des remboursements. Vitellius montra sa nature violente en ordonnant la torture et l’exécution de ceux qui osaient faire de telles demandes. Les affaires financières étant dans un état de calamité, Vitellius se mit à tuer les citoyens qui l’avaient désigné comme leur héritier, souvent avec leurs cohéritiers. De plus, il s’engagea dans la poursuite de tous les rivaux possibles, les invitant au palais avec des promesses de pouvoir, pour ensuite ordonner leur assassinat.
VespasienEdit
Vespasien
En attendant, les légions stationnées dans la province africaine d’Égypte et les provinces moyen-orientales d’Iudée (Judée) et de Syrie acclament Vespasien comme empereur. Vespasien avait reçu de Néron un commandement spécial en Judée en 67 après J.-C., avec pour mission de mettre fin à la première guerre judéo-romaine. Il obtient le soutien du gouverneur de Syrie, Gaius Licinius Mucianus. Une force importante, composée de légions judéennes et syriennes, marche sur Rome sous le commandement de Mucianus. Vespasien lui-même se rend à Alexandrie, où il est acclamé empereur le 1er juillet, ce qui lui permet de contrôler l’approvisionnement vital en céréales en provenance d’Égypte. Son fils Titus reste en Judée pour faire face à la rébellion juive. Avant que les légions orientales ne puissent atteindre Rome, les légions danubiennes des provinces de Raetia et de Moesia acclament également Vespasien comme empereur en août et, dirigées par Marcus Antonius Primus, envahissent l’Italie. En octobre, les forces menées par Primus remportent une victoire écrasante sur l’armée de Vitellius lors de la deuxième bataille de Bedriacum.
Encerclé par ses ennemis, Vitellius tente une dernière fois de gagner la ville à son côté, distribuant des pots-de-vin et des promesses de pouvoir là où c’est nécessaire. Il essaya de lever par la force plusieurs tribus alliées, comme les Bataves, mais elles refusèrent. L’armée du Danube est maintenant très proche de Rome. Conscient de la menace immédiate, Vitellius fit une dernière tentative pour gagner du temps en envoyant des émissaires, accompagnés de Vierges Vestales, pour négocier une trêve et entamer des pourparlers de paix. Le jour suivant, des messagers arrivèrent avec la nouvelle que l’ennemi était aux portes de la ville. Vitellius se cacha et se prépara à fuir, mais décida de se rendre une dernière fois au palais, où les hommes de Vespasien le capturèrent et le tuèrent. En s’emparant de la capitale, ils brûlèrent le temple de Jupiter.
Le Sénat reconnut Vespasien comme empereur le jour suivant. C’était le 21 décembre 69, l’année qui avait commencé avec Galba sur le trône.
Légions de Vitellius : XV Primigenia, les légions de Vespasien : II Augusta, I Macriana liberatrix
Vespasien ne rencontra aucune menace directe pour son pouvoir impérial après la mort de Vitellius. Il devient le fondateur de la dynastie stable des Flaviens qui succède aux Julio-Claudiens. Il meurt de causes naturelles en 79. Les Flaviens, chacun à leur tour, ont régné de 69 à 96 après J.-C.
.