Cloche, livre et cierge

L’Excommunication de Robert le Pieux (1875) par Jean-Paul Laurens

La cérémonie était décrite dans la Pontificale Romanum jusqu’à l’époque du concile Vatican II. Les éditions post-conciliaires ultérieures de la Pontificale ont omis de mentionner toute solennité particulière associée à l’excommunication.

La cérémonie impliquait traditionnellement un évêque, avec 12 prêtres portant des cierges, et serait solennellement prononcée dans un lieu convenablement visible. L’évêque prononçait ensuite la formule de l’anathème, qui se termine par les mots suivants :

Idcirco eum cum universis complicibus, fautoribusque suis, judicio Dei omnipotentis Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, et beati Petri principis Apostolorum, et omnium Sanctorum, necnon et mediocritatis nostrae auctoritate, et potestate ligandi et solvendi in coelo et in terra nobis divinitus collata, a pretiosi Corporis et Sanguinis Domini perceptione, et a societate omnium Christianorum separamus, et a liminibus sanctae matris Ecclesiae in coelo et in terra excludimus, et excommunicatum et anathematizatum esse decernimus ; et damnatum cum diabolo, et angelis ejus, et omnibus reprobis in ignem aeternum judicamus ; donec a diaboli laqueis resipiscat, et ad emendationem, et poenitentiam redeat, et Ecclesiae Dei, quam laesit, satisfaciat, tradentes eum satanae in interitum carnis, ut spiritus ejus salvus fiat in die judicii.

En anglais :

C’est pourquoi, au nom de Dieu le Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, du bienheureux Pierre, Prince des Apôtres, et de tous les saints, en vertu du pouvoir qui nous a été donné de lier et de délier au Ciel et sur la terre, nous le privons, ainsi que tous ses complices et tous ses complices, de la communion du Corps et du Sang de Notre Seigneur, nous le séparons de la société de tous les chrétiens, nous l’excluons du sein de notre Sainte Mère l’Église au Ciel et sur la terre, nous le déclarons excommunié et anathème et nous le jugeons condamné au feu éternel avec Satan et ses anges et tous les réprouvés, tant qu’il n’aura pas brisé les chaînes du démon, fait pénitence et satisfait l’Église ; nous le livrons à Satan pour qu’il mortifie son corps, afin que son âme soit sauvée au jour du jugement.

Après cette récitation, les prêtres répondaient : Fiat, fiat, fiat (« Qu’il en soit ainsi ! Qu’il en soit ainsi ! ») L’évêque sonnerait alors une cloche, fermerait un livre saint, et lui et les prêtres assistants éteindraient leurs cierges en les écrasant au sol. Toutefois, le rite de l’anathème tel qu’il est décrit dans le Pontificale Romanum prescrit seulement que les bougies soient jetées au sol. Après le rituel, des avis écrits étaient envoyés aux évêques et aux prêtres voisins pour leur signaler que la cible avait été anathématisée et pourquoi, afin qu’eux-mêmes et leurs administrés n’entretiennent aucune communication avec elle. Les prononciations effrayantes du rituel étaient calculées de manière à frapper de terreur ceux qui étaient ainsi excommuniés et à les amener à se repentir.

Cette forme d’excommunication a été infligée à Robert II de France par le pape Grégoire V pour son mariage avec Berthe de Bourgogne en l’an 996, car Berthe était sa cousine. Il s’est ensuite réconcilié avec l’Église après des négociations avec le successeur de Grégoire, le pape Silvestre II.

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