La planète Terre n’a pas de certificat de naissance pour enregistrer sa formation, ce qui signifie que les scientifiques ont passé des centaines d’années à lutter pour déterminer l’âge de la planète. Alors, quel âge a la Terre au juste ?
En datant les roches de la croûte terrestre en constante évolution, ainsi que les roches des voisins de la Terre, comme la lune et les météorites en visite, les scientifiques ont calculé que la Terre a 4,54 milliards d’années, avec une marge d’erreur de 50 millions d’années.
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Quel âge ont vos roches ?
Les scientifiques ont fait plusieurs tentatives pour dater la planète au cours des 400 dernières années. Ils ont tenté de prédire l’âge en fonction de l’évolution du niveau des mers, du temps qu’il a fallu à la Terre ou au soleil pour se refroidir jusqu’aux températures actuelles, et de la salinité de l’océan. Au fur et à mesure que la technologie de datation progressait, ces méthodes se sont avérées peu fiables ; par exemple, il a été démontré que la montée et la descente de l’océan étaient un processus en constante évolution plutôt qu’un déclin progressif.
Et dans un autre effort pour calculer l’âge de la planète, les scientifiques se sont tournés vers les roches qui recouvrent sa surface. Cependant, comme la tectonique des plaques modifie et remanie constamment la croûte, les premières roches ont depuis longtemps été recyclées, fondues et reformées en de nouveaux affleurements.
Les scientifiques doivent également lutter contre un problème appelé la grande discordance, c’est-à-dire lorsque des couches sédimentaires de roche semblent manquer (au Grand Canyon, par exemple, il y a 1,2 milliard d’années de roche introuvable). Il existe de multiples explications à cette non-comformité ; début 2019, une étude a suggéré qu’une période glaciaire mondiale a fait que les glaciers ont broyé la roche, ce qui l’a désintégrée. La tectonique des plaques a ensuite rejeté la roche broyée à l’intérieur de la Terre, éliminant les anciennes preuves et les transformant en nouvelle roche.
Au début du XXe siècle, les scientifiques ont affiné le processus de datation radiométrique. Des recherches antérieures avaient montré que les isotopes de certains éléments radioactifs se décomposent en d’autres éléments à un rythme prévisible. En examinant les éléments existants, les scientifiques peuvent calculer la quantité initiale d’un élément radioactif, et donc le temps qu’il a fallu aux éléments pour se désintégrer, ce qui leur permet de déterminer l’âge de la roche.
Les plus vieilles roches de la Terre trouvées à ce jour sont les gneiss d’Acasta, dans le nord-ouest du Canada, près du Grand Lac des Esclaves, qui ont 4,03 milliards d’années. Mais on trouve des roches plus anciennes que 3,5 milliards d’années sur tous les continents. Le Groenland s’enorgueillit des roches supracrustales d’Isua (3,7 à 3,8 milliards d’années), tandis que les roches du Swaziland ont 3,4 à 3,5 milliards d’années. Les échantillons de l’Australie occidentale ont entre 3,4 et 3,6 milliards d’années.
Des groupes de recherche australiens ont découvert les plus anciens grains minéraux de la Terre. Ces minuscules cristaux de silicate de zirconium ont des âges qui atteignent 4,3 milliards d’années, ce qui en fait les matériaux les plus anciens trouvés sur Terre jusqu’à présent. Leurs roches mères n’ont pas encore été trouvées.
Les roches et les zircons fixent une limite inférieure à l’âge de la Terre de 4,3 milliards d’années, car la planète elle-même doit être plus ancienne que tout ce qui se trouve à sa surface.
La date à laquelle la vie est apparue fait encore l’objet de débats, notamment parce que certains fossiles précoces peuvent apparaître sous forme de roches naturelles. Certaines des plus anciennes formes de vie ont été découvertes en Australie occidentale, comme l’annonce une étude de 2018 ; les chercheurs ont trouvé de minuscules filaments dans des roches vieilles de 3,4 milliards d’années qui pourraient être des fossiles. D’autres études suggèrent que la vie est apparue encore plus tôt. Des tubes d’hématite dans une roche volcanique au Québec pourraient avoir inclus des microbes entre 3,77 et 4,29 milliards d’années. Des chercheurs qui se sont penchés sur des roches du sud-ouest du Groenland ont également vu des structures coniques qui pourraient avoir entouré des colonies microbiennes il y a quelque 3,7 milliards d’années.