Overview
L’Équipe conjointe des Nations unies sur le sida (Équipe conjointe) a joué un rôle déterminant dans la fourniture de services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH en Haïti et dans le plaidoyer en faveur d’engagements nationaux et locaux visant à accélérer la réponse au VIH malgré d’autres problèmes sanitaires et humanitaires urgents.
Dépistage et traitement du VIH
Après la réunion de haut niveau de 2016, la stratégie » Tester et traiter » a été adoptée comme politique nationale par les autorités haïtiennes. Les mois qui ont suivi ont vu une nette augmentation du nombre de personnes se faisant dépister pour le VIH, ainsi que des patients sous traitement antirétroviral (TAR). Ainsi, le 24 juin 2016, 4130 personnes ont été testées pour le VIH lors de la Journée nationale de dépistage du VIH, une initiative menée par l’Équipe conjointe, le ministère de la Santé et les organisations de la société civile. En conséquence, quelque 87 101 personnes sont actuellement sous ARV, ce qui représente 57,7% des PVVIH dans le pays. Sous la direction de l’OIT, l’équipe conjointe – en collaboration avec le ministère de la Santé et le ministère du Travail et des Affaires sociales – a apporté son soutien aux employeurs et aux travailleurs, afin de renforcer les programmes liés au VIH sur le lieu de travail dans les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest. Ces programmes visent à garantir que les services liés au VIH sont fournis sur le lieu de travail à une population cible de plus de 8000 travailleurs (65% de femmes) du secteur privé. En utilisant les services de santé sur le lieu de travail comme plateforme, 2050 travailleurs ont eu accès aux services liés au VIH et aux IST, y compris le dépistage et le conseil. En outre, 729 travailleurs ont bénéficié de formations et d’informations dispensées par des pairs éducateurs pendant les heures de travail.
Des mécanismes innovants pour garantir l’accès à des services de prévention combinés ont été mis en place avec la collaboration de l’OIT. Par exemple, les services VIH ont été inclus dans les négociations des conventions collectives au niveau des entreprises. Enfin, en raison de l’intérêt accru du secteur privé et des organisations de travailleurs pour la riposte au VIH, l’OIT a soutenu l’élaboration d’une politique sectorielle pour le secteur textile (l’un des plus importants employeurs privés du pays), qui sera adoptée en 2017.
Élimination de la transmission mère-enfant (eMTCT)
En 2016, l’équipe conjointe a contribué à l’élaboration d’une feuille de route pour l’eMTCT et a participé au programme conjoint des Nations unies et du Canada visant à renforcer les services de santé néonatale et infantile après l’ouragan Matthew. L’UNICEF a également élaboré un manuel de formation sur la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, soulignant la nécessité de développer une stratégie de partenariat entre les acteurs concernés afin de maximiser les résultats de la PTME.
L’UNFPA a maintenu la qualité des services de soins obstétriques et néonatals d’urgence dans quatre centres qui ont également servi de modèle de soins pour les sages-femmes et de centres de formation pour les étudiants de l’Institut national des sages-femmes. En 2016, 4732 accouchements, 25 144 visites prénatales et 4355 consultations post-partum ont ainsi été assurés.
Prévention du VIH chez les jeunes et les populations clés
En 2016, l’Équipe conjointe a mené des campagnes de sensibilisation au dépistage du VIH et aux programmes de santé sexuelle et reproductive (SSR). Par exemple, l’Équipe conjointe a aidé le ministère de l’Éducation à créer des clubs de santé dans 100 écoles de 10 départements. Environ 4 000 jeunes âgés de 12 à 18 ans ont été touchés par des activités de sensibilisation au dépistage du VIH. En outre, des supports scolaires innovants sur la santé ont été élaborés pour les éducateurs, notamment sur des sujets tels que la discrimination et la violence à l’école.
Les activités de prévention ont été menées dans 7 des 10 départements du pays (Artibonite, Grande-Anse, Nord, Nord-Est, Nord-Ouest, Sud et Ouest), et comprenaient :
- sensibilisation et information sur le VIH/sida et les comportements de sécurité (153 508 adolescents sensibilisés);
- formation d’éducateurs, de pairs assurant le dépistage, de pairs éducateurs, d’agents de santé (566 ont été formés);
- fourniture de préservatifs (1 033 073 préservatifs fournis);
- dépistage du VIH (7 358 adolescents et jeunes sexuellement actifs testés, parmi lesquels 61 (0.8%) étaient positifs);
- référencement des personnes séropositives (83,6%) vers des structures de soins;
- ouverture de clubs « Stay negative » où la population peut chercher des informations sur la manière de rester séronégatif.
Dans le cadre de l’initiative ALL IN, l’UNICEF a soutenu la formation de 80 jeunes (44 filles et 36 garçons) aux techniques médiatiques. Suite à cette formation, les adolescents/jeunes ont réalisé 12 émissions, huit reportages, quatre interviews de rue et trois témoignages sur les jeunes, les adolescents et le VIH, l’influence des pairs, les minorités sexuelles et le VIH, les jeunes et la prévention du VIH. Ils ont également créé une page sur Facebook qui a recueilli plus de 30 000 vues à ce jour, principalement de la part d’individus âgés de 15 à 35 ans qui vivent dans les zones métropolitaines.
Inégalité entre les sexes et violence sexiste (VSS)
En 2016, l’équipe conjointe a apporté son soutien au ministère de la Condition féminine et des Droits des femmes pour améliorer les soins médicaux et les orientations vers une assistance juridique et psychosociale qui comprenait la réalisation de formations sur le Paquet minimum de services intégrés (PMSI) afin de garantir le respect de la santé et des droits en matière de reproduction dans les situations d’urgence. En outre, l’UNFPA a distribué 6 000 kits de dignité et a continué à aider le ministère à renforcer ses services de lutte contre la violence sexiste (VBG) dans les départements de la Grande-Anse et de l’Ouest, les zones les plus touchées par l’ouragan Matthew, et à permettre l’accès à ces services aux populations touchées.
L’équipe conjointe a mobilisé des ressources pour permettre aux jeunes femmes et aux jeunes hommes d’accéder aux services de SSR et de faire face aux grossesses précoces ainsi qu’aux problèmes de VBG (y compris la violence entre partenaires intimes). Par exemple, grâce à un partenariat avec la Fondation TOYA, 90 représentants d’adolescents et de jeunes de trois départements (Artibonite, Ouest et Sud-Est) ont participé à une série d’ateliers visant à autonomiser les jeunes par le renforcement des compétences en matière de plaidoyer, de communication et de leadership dans la lutte contre le VIH, la violence sexuelle et les grossesses non planifiées chez les jeunes filles.
Investissement et efficacité
L’équipe conjointe a soutenu l’Office national des statistiques (Institut haïtien de statistiques et d’informatique – IHSI) dans la mise en œuvre du recensement 2017/2018 en mobilisant 30,5 millions de dollars US. Un soutien a également été apporté à la Commission nationale de lutte contre le sida pour recueillir des informations sur les départements les plus touchés par l’ouragan Matthew, les conclusions étant intégrées au plan d’évaluation nationale post-catastrophe. En outre, des études de sondage sont menées pour générer davantage de preuves sur la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les PVVIH et les populations clés, en partenariat avec le Center for Disease Control (CDC).
Enfin, la capacité des réseaux de PVVIH à accéder aux ressources du Fonds mondial a été renforcée afin qu’ils puissent mieux plaider pour qu’un plus grand nombre de patients soient inclus dans les programmes de maintien du traitement antirétroviral et de PTME.
Fonctions du secrétariat
En utilisant des données factuelles, et en accord avec les autorités nationales, six villes d’Haïti présentant la charge de VIH la plus élevée ont été identifiées. Le maire de l’une de ces villes a été invité à participer à l’événement des villes lors de la réunion de haut niveau qui s’est tenue en juin 2016 à New York. À l’issue de sa participation, le maire s’est engagé à fournir tout le soutien nécessaire pour mobiliser les maires de la zone métropolitaine. En créant un dialogue sur l’implication des municipalités dans la réponse nationale au VIH, les maires et adjoints au maire de neuf villes (Carrefour, Cité Soleil, Croix des Bouquets, Delmas, Gressier, Kenskoff, Port au Prince, Pétion-Ville et Tabarre) se sont engagés activement dans la mise en œuvre de la Déclaration de Paris. Le Secrétariat de l’ONUSIDA les a également soutenus dans l’élaboration d’une feuille de route pour leur ville respective dans le cadre de la stratégie Fast-Track
.