Une chronologie des événements clés :
1842 – La Chine cède l’île de Hong Kong à la Grande-Bretagne après la première guerre de l’opium. Au fil des décennies, des milliers de migrants chinois fuyant les bouleversements domestiques s’installent dans la colonie.
1860 – La Convention de Pékin cède officiellement Kowloon à la Grande-Bretagne.
1898 – La Chine loue les Nouveaux Territoires ainsi que 235 îles à la Grande-Bretagne pour 99 ans à compter du 1er juillet.
1937 – Avec le déclenchement de la guerre sino-japonaise, Hong Kong devient un refuge pour des milliers de Chinois du continent fuyant devant l’avancée des Japonais.
1941 – Le Japon occupe Hong Kong. Les pénuries alimentaires poussent de nombreux résidents à fuir vers la Chine continentale. La population chute de 1,6 million d’habitants en 1941 à 650 000 à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
1946 – La Grande-Bretagne rétablit le gouvernement civil. Des centaines de milliers d’anciens résidents reviennent, pour être rejoints au cours des années suivantes par des réfugiés fuyant la guerre civile entre les nationalistes et les communistes en Chine.
Années 1950 – Hong Kong connaît un renouveau économique basé sur les industries légères comme le textile.
Années 1960 – Le mécontentement social et les conflits du travail deviennent monnaie courante parmi la main-d’œuvre mal payée.
1967 – De graves émeutes éclatent, principalement fomentées par des adeptes de la Révolution culturelle chinoise.
La fin des années 1960 – Les conditions de vie s’améliorent et les troubles sociaux s’apaisent.
Les années 1970 – Hong Kong s’impose comme un « tigre asiatique » – l’une des puissances économiques de la région – avec une économie florissante fondée sur les industries de haute technologie.
Compte à rebours avant la rétrocession
1982 – La Grande-Bretagne et la Chine entament des discussions sur l’avenir de Hong Kong.
1984 – La Grande-Bretagne et la Chine signent une déclaration commune sur les conditions dans lesquelles Hong Kong reviendra à la domination chinoise en 1997. Selon la formule « un pays, deux systèmes », Hong Kong fera partie d’un pays à direction communiste mais conservera son système économique capitaliste et son système politique partiellement démocratique pendant 50 ans après la rétrocession.
1989 – Le massacre de manifestants pro-démocratie sur la place Tiananmen à Pékin entraîne des appels à l’introduction de garanties démocratiques supplémentaires à Hong Kong.
1990 – Pékin ratifie officiellement la mini-constitution ou loi fondamentale de Hong Kong après la rétrocession.
1992 avril – Chris Patten devient le dernier gouverneur britannique de Hong Kong, avec pour mission de superviser la rétrocession de la colonie à la Chine.
1992 octobre – Chris Patten annonce des propositions de réforme démocratique des institutions de Hong Kong visant à élargir la base électorale lors des élections. La Chine s’indigne de ne pas avoir été consultée et menace de déchirer les contrats commerciaux et d’annuler les réformes après sa prise de contrôle.
1992 décembre – La bourse de Hong Kong s’effondre.
1994 Juin – Après près de deux ans d’âpres querelles, le corps législatif de Hong Kong introduit une version dépouillée du paquet de réformes démocratiques de Chris Patten. La nouvelle législation élargit le droit de vote mais est loin de prévoir le suffrage universel.
1995 – Tenue des élections du nouveau Conseil législatif (LegCo).
Un pays, deux systèmes
1997 juillet – Hong Kong est rendu aux autorités chinoises après plus de 150 ans de contrôle britannique. Tung Chee-hwa, un ancien magnat du transport maritime né à Shanghai et sans expérience politique, est trié sur le volet par Pékin pour diriger le territoire après la prise de pouvoir.
Mai 1998 – Tenue des premières élections après la prise de contrôle.
Février 2001 – Le chef exécutif adjoint Anson Chan, ancien adjoint de Chris Patten et l’une des principales figures de l’administration hongkongaise à s’opposer à l’ingérence chinoise dans les affaires du territoire, démissionne sous la pression de Pékin et est remplacé par Donald Tsang.
2002 juin – Procès de 16 membres du mouvement spirituel Falun Gong arrêtés lors d’une manifestation devant le bureau de liaison de Pékin dans le territoire. Le Falun Gong reste légal à Hong Kong, bien qu’il ait été interdit en Chine continentale en 1999, et le procès est considéré comme un test des libertés que Pékin a garanti de respecter après la rétrocession. Les 16 sont reconnus coupables d’avoir causé une obstruction publique.
Septembre 2002 – L’administration de Tung Chee-hwa publie des propositions pour une nouvelle loi anti-subversion controversée connue sous le nom d’article 23.
2003 mars-avril – La Chine et Hong Kong sont toutes deux frappées par le virus Sars, qui ressemble à une pneumonie. Des mesures de quarantaine strictes sont appliquées pour empêcher la propagation de la maladie. Hong Kong est déclaré exempt du Sars en juin.
Appels à la réforme
2003 juillet – Au lendemain d’une visite du Premier ministre chinois Wen Jiabao sur le territoire, 500 000 personnes défilent contre l’article 23. Deux membres du gouvernement de Hong Kong démissionnent. Le projet de loi est mis en sommeil pour une durée indéterminée.
2004 avril – La Chine décide que son approbation doit être demandée pour toute modification des lois électorales de Hong Kong, donnant à Pékin le droit d’opposer son veto à toute évolution vers plus de démocratie, comme l’élection directe du chef de l’exécutif du territoire.
2004 juillet – Quelque 200 000 personnes marquent le septième anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine en participant à une manifestation pour protester contre la décision de Pékin de ne pas élire le prochain chef de l’exécutif au suffrage universel.
La Grande-Bretagne accuse la Chine d’interférer dans le processus de réforme constitutionnelle de Hong Kong d’une manière incompatible avec les garanties d’autonomie convenues avant la rétrocession.
Septembre 2004 – Les partis pro-Beijing conservent leur majorité lors des élections du LegCo largement considérées comme un référendum sur les aspirations de Hong Kong à une plus grande démocratie. A l’approche du scrutin, les groupes de défense des droits de l’homme accusent Pékin de créer un « climat de peur » visant à biaiser le résultat.
2004 décembre – Le président chinois Hu Jintao adresse une réprimande publique à Tung Chee-hwa, lui demandant d’améliorer les performances de son administration.
Changement de garde
Mars 2005 – Face aux critiques croissantes à l’encontre de son règne, Tung Chee-hwa démissionne, invoquant une santé défaillante. Donald Tsang lui succède en juin.
2005 mai – La plus haute cour de Hong Kong annule les condamnations de huit des membres du Falun Gong qui avaient été reconnus coupables d’avoir causé une obstruction sur le territoire en 2002.
2005 juin – Des dizaines de milliers de personnes commémorent le seizième anniversaire de la répression des manifestations pro-démocratiques sur la place Tiananmen. Hong Kong est la seule partie de la Chine où les événements de 1989 sont marqués.
Septembre 2005 – Les membres pro-démocratie du LegCo effectuent une visite sans précédent en Chine continentale. Onze membres du groupe pro-démocratie de 25 personnes étaient interdits de séjour sur le continent depuis 16 ans.
Décembre 2005 – Les législateurs pro-démocratie bloquent les projets de réformes constitutionnelles limitées de M. Tsang, affirmant qu’ils ne vont pas assez loin. M. Tsang a déclaré que ses projets – qui auraient modifié les processus électoraux sans introduire le suffrage universel – allaient aussi loin que Pékin le permettait.
Mars 2006 – Le pape Benoît XVI élève au poste de cardinal l’évêque Joseph Zen, chef de file des 300 000 catholiques de Hong Kong et fervent défenseur de la démocratie. La Chine avertit le cardinal Zen de ne pas se mêler de politique.
2006 Juillet – Des dizaines de milliers de personnes se rassemblent en faveur d’une démocratie totale.
2007 janvier – De nouvelles règles visent à limiter le nombre de femmes enceintes originaires de Chine continentale qui viennent à Hong Kong pour accoucher. Beaucoup avaient été attirées par la perspective d’obtenir des droits de résidence à Hong Kong pour leurs enfants et d’échapper à la politique de l’enfant unique de la Chine.
2007 Avril – Le chef de l’exécutif Donald Tsang est nommé pour un nouveau mandat de cinq ans après avoir remporté les élections en mars.
2007 juillet – Hong Kong marque le 10e anniversaire de la rétrocession à la Chine. Le nouveau gouvernement dirigé par le chef de l’exécutif Donald Tsang prête serment. Les plans pour une démocratie complète sont dévoilés.
Timetable
Décembre 2007 – Pékin déclare qu’il permettra aux habitants de Hong Kong d’élire directement leur propre dirigeant en 2017 et leurs législateurs d’ici 2020. M. Tsang salue cette décision comme « un calendrier pour l’obtention du suffrage universel », mais les militants pro-démocratie se disent déçus par la longueur du calendrier.
Septembre 2008 – Le camp pro-démocratie de Hong Kong remporte plus d’un tiers des sièges aux élections législatives, conservant un veto clé sur les futurs projets de loi.
Juin 2009 – Des dizaines de milliers de personnes assistent à une veillée à Hong Kong pour le 20e anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Le territoire est la seule partie de la Chine à marquer cet anniversaire.
Décembre 2009 – Les autorités de Hong Kong dévoilent des propositions de réforme politique en réponse aux pressions en faveur d’une plus grande démocratie, y compris un élargissement du Conseil législatif ; les critiques disent que les mesures ne vont pas assez loin.
Mai 2010 – Cinq députés de l’opposition retrouvent leur siège, lors d’élections partielles qu’ils ont déclenchées en démissionnant – une démarche destinée à faire pression sur la Chine pour qu’elle accorde au territoire une démocratie complète.
Le Parti démocratique de l’opposition, traditionnellement hostile à Pékin, tient ses premiers entretiens avec un responsable chinois depuis la rétrocession de 1997.
Juillet 2012 – Leung Chun-ying prend ses fonctions de chef de l’exécutif, succédant à Donald Tsang dont les derniers mois au pouvoir ont été marqués par une controverse sur ses liens avec de riches hommes d’affaires.
Septembre 2012 – Les partis pro-démocratie conservent leur droit de veto sur les nouvelles lois lors des élections au Conseil législatif, mais obtiennent des résultats moins bons que prévu. Le taux de participation, à plus de 50%, est plus élevé qu’en 2008.
Juin 2013 – Des centaines de personnes défilent en soutien au lanceur d’alerte Edward Snowden, qui s’est réfugié à Hong Kong après avoir révélé des programmes secrets de surveillance américains.
Juin 2014 – Plus de 90% des près de 800 000 personnes participant à un référendum non officiel votent en faveur de l’octroi d’un droit de regard à la population sur la présélection des candidats aux futures élections du chef de l’exécutif du territoire. Pékin condamne le vote comme étant illégal.
Manifestations pro-démocratie
2014 juillet – Des dizaines de milliers de manifestants prennent part à ce qui pourrait être, selon les organisateurs, le plus grand rassemblement pro-démocratie de Hong Kong depuis une décennie.
2014 août – Le gouvernement chinois exclut une élection entièrement démocratique du dirigeant de Hong Kong en 2017, affirmant que seuls les candidats approuvés par Pékin seront autorisés à se présenter.
2014 septembre-novembre – Des manifestants pro-démocratie occupent le centre-ville pendant des semaines pour protester contre la décision du gouvernement chinois de limiter les choix des électeurs lors de l’élection du dirigeant de Hong Kong en 2017. Plus de 100 000 personnes sont descendues dans la rue au plus fort des manifestations d’Occupy Central.
2014 décembre – Les autorités font tomber le camp de protestation de Mong Kok, laissant quelques centaines de manifestants dans deux camps à Admiralty et Causeway Bay.
Décembre 2014 – Le magnat de Hong Kong et ancien fonctionnaire Thomas Kwok est condamné à cinq ans de prison dans la plus grande affaire de corruption de l’histoire de la ville.
Juin 2015 – Le Conseil législatif rejette les propositions d’élection du prochain dirigeant du territoire en 2017. Malgré les protestations pro-démocratiques et un long processus de consultation, les plans sont restés les mêmes que ceux exposés par la Chine en 2014.
Août 2016 – Des centaines de manifestants se rassemblent contre la disqualification de six candidats indépendantistes aux élections du Conseil législatif, le 4 septembre.
2016 septembre – Une nouvelle génération de militants indépendantistes remporte des sièges lors des élections du Conseil législatif, avec le taux de participation le plus élevé depuis la rétrocession de la Grande-Bretagne à la Chine en 1997.
2016 novembre – Des milliers de personnes se rassemblent dans le centre de Hong Kong pour montrer leur soutien à l’intervention de la Chine dans les affaires politiques du territoire, après que Pékin a pris des mesures pour que deux législateurs indépendantistes soient démis de leurs fonctions.
2016 novembre – La haute cour disqualifie les législateurs indépendantistes Sixtus Leung et Yau Wai-Ching de leur siège au Conseil législatif après qu’ils aient refusé de prêter allégeance à la Chine lors d’une cérémonie de prestation de serment.
2016 décembre – Le chef de l’exécutif CY Leung annonce qu’il ne verra pas sa réélection lorsque son mandat actuel prendra fin en juillet 2017, invoquant des raisons familiales.
2017 février -. L’ancien directeur général Donald Tsang est condamné à 20 mois de prison pour faute professionnelle après avoir été accusé d’avoir dissimulé des négociations privées de location avec un magnat de l’immobilier pour un appartement de luxe en Chine, en échange de l’octroi à son propriétaire d’une licence de diffusion.
Mars 2017 – Carrie Lam, l’adjoint de CY Leung, remporte le collège électoral pour devenir le prochain chef de l’exécutif.
2017 juin – Le président chinois Xi Jinping se rend à Hong Kong pour prêter serment au chef de l’exécutif Carrie Lam, et profite de sa visite pour mettre en garde contre toute tentative de saper l’influence de la Chine sur la région administrative spéciale.
2017 janvier – Manifestations contre les démarches visant à baser des fonctionnaires de Chine continentale sur le territoire.
2019 juin-juillet – Hong Kong connaît des manifestations anti-gouvernementales et pro-démocratiques, impliquant de violents affrontements avec la police, contre une proposition visant à autoriser l’extradition vers la Chine continentale.