Il ne fait aucun doute que les bébés chimpanzés sont adorables, et nous pouvons comprendre pourquoi les gens veulent initialement les avoir comme animaux de compagnie. Malheureusement, la vie dans un foyer humain est préjudiciable aux chimpanzés, avec des effets à long terme sur le comportement, la santé et le bien-être psychologique.
Les bébés chimpanzés vendus dans le commerce des animaux de compagnie sont enlevés à leur mère à la naissance, ce qui peut être traumatisant pour la mère et le bébé. Comme les humains, les bébés chimpanzés sont pratiquement sans défense pendant leur enfance, contrairement aux autres mammifères qui apprennent à marcher quelques jours après leur naissance. Pour les chimpanzés, les cinq premières années de leur vie sont cruciales pour la création de liens sociaux, l’apprentissage auprès de leur mère et un développement psychologique sain. Les chimpanzés séparés de leur mère pendant la petite enfance développent souvent des comportements anormaux tels que des bercements répétitifs et un arrachage excessif des poils, ainsi que de l’anxiété ou de la dépression.
Bien que les bébés chimpanzés soient mignons, ils sortent rapidement de leur stade adorable, et les réalités de la possession d’un animal sauvage apparaissent. Les chimpanzés ne sont pas domestiqués ou apprivoisés. Une fois que les chimpanzés ont atteint l’âge de 8 ans environ, ils deviennent trop forts pour être manipulés et constituent un risque pour les humains s’ils ne sont pas hébergés dans un enclos sûr. Les chimpanzés sont environ quatre fois plus forts que les humains, et un jeu brutal ou une crise de colère qui ne ferait pas de mal à un autre chimpanzé pourrait gravement blesser un humain. C’est pourquoi de nombreux chimpanzés de compagnie finissent en cage, souvent seuls, avant d’avoir atteint l’âge de 10 ans. Avec une espérance de vie pouvant atteindre 50 ans, les chimpanzés de compagnie peuvent être confrontés à vivre pendant des décennies dans de petites cages.
Répondre aux besoins des chimpanzés en captivité n’est pas une tâche simple. Les chimpanzés de compagnie, comme tous les chimpanzés captifs, ont besoin de la compagnie d’autres chimpanzés, de soins vétérinaires approfondis prodigués par un vétérinaire chimpanzé qualifié, d’une variété d’enrichissements pour garder leur esprit actif et d’un espace d’enclos étendu leur permettant d’exprimer leurs comportements naturels. Répondre à ces besoins est coûteux et prend du temps, et de nombreux propriétaires d’animaux se rendent compte qu’ils ne peuvent pas fournir la qualité de soins requise. Malheureusement, les choix pour ces propriétaires d’animaux sont limités. Les sanctuaires ne sont pas toujours en mesure d’accueillir des chimpanzés de compagnie, car beaucoup sont complets et ont des listes d’attente. Certains propriétaires n’ont pas d’autre choix que de vendre leurs chimpanzés à des zoos routiers ou à des centres d’élevage non accrédités. Quel que soit l’endroit où il se retrouve, un chimpanzé de compagnie qui est soudainement contraint de quitter sa vie avec sa famille humaine est souvent désorienté et malheureux. Ceux qui parviennent à rejoindre un sanctuaire ont souvent du mal à vivre avec d’autres chimpanzés, car ils n’ont jamais appris le comportement des chimpanzés de leur mère. Il faut parfois plusieurs mois et des soins particuliers pour aider un ancien chimpanzé de compagnie à apprendre à être un chimpanzé.
Les chimpanzés de compagnie connaissent parfois des fins tragiques, comme l’histoire de Travis. Un chimpanzé de 13 ans, Travis, vivait comme animal de compagnie dans le Connecticut après une courte carrière dans des publicités pour Old Navy et Coca Cola. En 2009, Travis a attaqué une amie de son propriétaire, la mutilant gravement. Il s’est ensuite échappé de sa maison et a été abattu par la police pour protéger le public. Cette histoire a fait l’objet d’une grande attention médiatique et a permis de sensibiliser le public aux dangers de la détention de chimpanzés comme animaux de compagnie.
Avec la décision prise en 2015 par l’U.S. Fish and Wildlife de reclasser tous les chimpanzés dans la catégorie des espèces en danger, nous espérons que l’exploitation de cette espèce très menacée cessera. Les chimpanzés méritent de pouvoir grandir en bénéficiant du confort de leur mère, de la possibilité d’exprimer des comportements naturels, de la compagnie de leurs pairs, d’être libérés de l’exploitation et de vivre une retraite digne dans des sanctuaires accrédités.