Méchant

Contes de fées russesEdit

Dans une analyse des contes de fées russes, Vladimir Propp a conclu que la majorité des histoires n’avaient que huit « dramatis personae », l’un d’entre eux étant le méchant.:79 Cette analyse a été largement appliquée aux contes non russes. Les actions qui entraient dans la sphère du méchant étaient :

  • une méchanceté initiée par le conte, où le méchant causait du tort au héros ou à sa famille
  • un conflit entre le héros et le méchant, soit un combat ou une autre compétition
  • poursuivre le héros après qu’il ait réussi à gagner le combat ou à obtenir quelque chose du méchant

Lorsqu’un personnage présente ces traits, il ne s’agit pas nécessairement de tropes spécifiques au genre du conte de fées, mais cela implique que celui qui accomplit certains actes pour être le méchant. Le méchant, par conséquent, peut apparaître deux fois dans une histoire pour remplir certains rôles : une fois au début de l’histoire, et une seconde fois comme la personne recherchée par le héros.:84

Lorsqu’un personnage n’a réalisé que des actions ou affiché des traits qui coïncident avec l’analyse de Vladimir Propp, ce personnage peut être identifié comme un pur méchant. Les méchants du folklore et des contes de fées peuvent également jouer une myriade de rôles qui peuvent influencer ou faire avancer une histoire. Dans les contes de fées, les méchants peuvent jouer un rôle d’influence ; par exemple, une sorcière qui a combattu le héros et s’est enfuie, et qui laisse le héros la suivre, accomplit également la tâche de « guide » et agit donc comme une aide.:81

Propp a également proposé deux autres archétypes du rôle du méchant au sein du récit, dans lesquels ils peuvent se présenter comme méchants dans un sens plus général. Le premier est le faux héros : Ce personnage est toujours méchant, présentant une fausse prétention à être le héros qui doit être réfutée pour que la fin soit heureuse60 . Des exemples de personnages qui présentent ce trait, et interfèrent avec le succès du héros d’un conte, sont les vilaines demi-sœurs dans Cendrillon qui ont coupé des parties de leurs pieds pour entrer dans la chaussure.

Un autre rôle pour le méchant serait le répartiteur, qui envoie le héros dans sa quête. Au début de l’histoire, leur demande peut sembler bienveillante ou innocente, mais les véritables intentions du répartiteur peuvent être d’envoyer le héros dans un voyage dans l’espoir de se débarrasser d’eux.77

Les rôles et les influences que les méchants peuvent avoir sur un récit peuvent également être transférés à d’autres personnages – pour continuer leur rôle dans le récit à travers un autre personnage. L’héritage du méchant est souvent transféré à travers celui des lignées (famille) ou d’un adepte dévoué. Par exemple, si un dragon a joué le rôle de méchant mais a été tué par le héros, un autre personnage (comme la sœur du dragon) pourrait assumer l’héritage du méchant précédent et poursuivre le héros par vengeance.:81

Archétypes de méchantsModifier

Le genre du conte de fées utilise les méchants comme des éléments clés pour faire avancer le récit et influencer le voyage du héros. Ceux-ci, bien que moins arrondis que ceux qui apparaissent dans d’autres formes de littérature, sont ce que l’on appelle des archétypes. Les archétypes de méchants sont fréquents dans le genre et relèvent de différentes catégories qui ont des influences différentes sur le protagoniste et le récit.

Faux donneurModifier

Le faux donneur est un méchant qui utilise la ruse pour arriver à ses fins. Souvent, le faux donneur se fera passer pour une figure ou une influence bienveillante sur le protagoniste (ou ceux qui lui sont associés) pour lui présenter un marché. Ce marché présente une solution ou un avantage à court terme pour celui qui l’accepte et, en retour, profite au méchant à long terme. Au cours du point culminant de l’histoire, le héros doit souvent trouver un moyen de rectifier l’accord afin de vaincre le méchant ou d’obtenir la fin heureuse.

De façon similaire, l’archétype du Diable est celui qui fait également une offre au protagoniste (ou à quelqu’un qui lui est associé) et fait appel à ses besoins et à ses désirs. Cependant, l’archétype du Diable ne cache pas ses intentions au protagoniste. L’histoire qui s’ensuit suit souvent le parcours du protagoniste pour tenter d’annuler l’accord avant que des dommages ne soient causés.

BêteEdit

La Bête est un personnage qui s’appuie sur ses instincts et sa capacité à provoquer la destruction pour parvenir à ses fins. Les mauvaises intentions de leurs actions sont souvent facilement identifiables, car ils agissent sans se soucier des autres (ou de leur bien-être) ou sans subtilité. Le méchant déchaîné peut prendre la forme d’un individu très puissant ou d’une bête déchaînée, mais il reste l’un des archétypes de méchants les plus dangereux en raison de son affinité pour la destruction.

Figure d’autoritéModification

La figure d’autorité est une personne qui a déjà atteint un niveau de commandement et de pouvoir, mais qui aspire toujours à plus. Ils sont souvent poussés par leur désir de richesse matérielle, de stature distinguée ou de grand pouvoir et apparaissent comme un monarque, un grimpeur d’entreprise ou un autre individu puissant. Leur objectif final est souvent la domination totale de leur société, nation ou monde par des moyens mystiques ou des manipulations politiques. Souvent, ce méchant est vaincu par sa propre cupidité, sa fierté ou son arrogance.

TraîtreEdit

Le traître est un méchant qui met l’accent sur les traits de la ruse, de la manipulation et de la tromperie pour atteindre ses objectifs, qui sont souvent d’offrir ou de fournir des informations à l’opposition du protagoniste pour l’arrêter dans son périple ; souvent en échange de sa propre liberté ou sécurité. Les objectifs du traître ne sont pas toujours mauvais, mais les actions qu’il commet pour atteindre son objectif peuvent être considérées comme intrinsèquement mauvaises.

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