Les urgences chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) sont celles qui impliquent des agents CBRN (c’est-à-dire des produits/matériaux chimiques toxiques et dangereux, des agents de guerre chimique et biologique, des matériaux radiologiques toxiques, etc.) Les urgences CBRN résultent de l’exposition professionnelle, d’un incendie, d’une explosion, de la libération de substances toxiques et de la guerre, et sont causées par l’ignorance, la négligence, l’incompétence, un accident ou une intention malveillante. La perception de la menace est encore aggravée par les activités des pays hostiles, des acteurs non étatiques, des terroristes, qui donnent lieu à des conflits de faible intensité, à des tempêtes ou à des sabotages, etc. L’émergence du terrorisme d’État, la prolifération des armes chimiques et biologiques, la disponibilité des matériaux et de l’expertise scientifique en matière d’armement, ainsi que l’augmentation récente du nombre d’attaques moins discriminatoires, sont autant d’éléments qui indiquent une probabilité croissante de survenue d’un incident faisant de nombreuses victimes. Une situation désastreuse implique de graves perturbations, qui dépassent largement la capacité d’adaptation de la communauté touchée. Les agences gouvernementales, les professionnels de la santé et les défenseurs de la santé publique recherchent toujours les meilleurs moyens d’atténuer l’impact potentiel d’un accident de masse en cas d’urgence CBRN. Lors des incidences de pertes massives, l’écrasement des ressources locales est l’un des plus grands défis.
Les menaces CBRN ne sont plus un battage médiatique ou une horreur, mais une sévère réalité dans le monde entier, et l’Inde ne faisant pas exception, est également sujette. Le terrorisme CBRN viserait à attirer l’attention sur la propagande/les exigences des terroristes, car ces organisations sont avides de publicité. Les cibles privilégiées de ces activités terroristes sont les lieux densément peuplés, les endroits très fréquentés comme les foires, les congrégations religieuses, les clubs de divertissement, les rassemblements, les grands événements culturels et sportifs, etc. Il existe une forte probabilité d’utilisation de « bombes sales », c’est-à-dire de dispositifs de dispersion radioactive, et d’agents chimiques/biologiques pour tuer ou neutraliser les forces militaires/paramilitaires et les cibles civiles non défendues – les prochains Jeux de la richesse commune 2010 ne faisant pas exception. Les paramètres de perception de la menace CBRN se développent à un rythme très rapide. Divers scénarios probables d’incidents CBRN sont représentés dans le tableau 1.
Tableau 1
Perspectives d’urgences CBRN
Cependant, il faut se rappeler que des surprises prévisibles et des scénarios improbables sont susceptibles de surgir à chaque fois. C’est précisément la raison pour laquelle même la planification la plus méticuleuse peut échouer dans des situations en temps réel.
Les agents CBRN pénètrent dans l’organisme par plusieurs voies, et la nature et l’apparition des signes et symptômes peuvent varier en conséquence. Les gaz, les vapeurs et les aérosols, lorsqu’ils sont inhalés, peuvent être absorbés par n’importe quelle partie des voies respiratoires, depuis les muqueuses du nez et de la bouche jusqu’aux alvéoles des poumons. L’œil peut également les absorber directement. Les gouttelettes de liquide et, plus rarement, les particules solides peuvent être absorbées par la surface de la peau et les muqueuses. Les composés toxiques ayant une action caractéristique sur la peau peuvent produire leurs effets lorsqu’ils se déposent sur la peau sous forme de particules solides ou liquides. Les agents qui pénètrent la peau peuvent former des réservoirs temporaires de sorte qu’une absorption retardée peut se produire. Même la vapeur de certains agents volatils peut pénétrer la peau intacte et entraîner une intoxication. Les plaies ou les abrasions présentent des zones plus perméables que la peau intacte. Les agents CBRN peuvent contaminer les aliments et les boissons, et être ainsi absorbés par le tractus gastro-intestinal. La pénétration des agents par ces différentes voies peut s’accompagner d’une irritation ou d’une détérioration des surfaces concernées. Les toxiques qui s’échappent dans l’environnement peuvent polluer les nappes phréatiques, le sol et l’air, entraînant des effets à long terme sur les organismes vivants.
Les incidents CBRN laissent une longue trace de souffrances profondes dépassant le cadre de l’expérience humaine normale. La particularité commune aux incidents CBRN est la « contamination » et la « létalité » qui nécessitent une préparation spécialisée en termes de sensibilisation accrue, d’utilisation d’équipements spécialisés, notamment des équipements de protection individuelle, des détecteurs, une aide à la décontamination et des mesures de soutien médical spécialisées. De tels incidents plongeraient une grande partie de la population dans un état de panique et de peur, ce qui affecterait son moral. Le chaos sur le site de l’incident est inévitable et ne peut être évité. L’impact est multiple (physique, psychologique, économique et social). Les survivants peuvent également éprouver une réaction de panique comme effet immédiat, la possibilité d’un syndrome de stress post-traumatique, le syndrome de culpabilité du survivant et d’autres types de troubles psychosociaux. L’environnement pourrait également être affecté, les masses d’eau comme les puits, les rivières, les étangs devenant toxiques et, même l’air pourrait être contaminé, affectant les cultures, les aliments, la volaille, les poissons, etc.
Il y a un vieux dicton – « Être prévenu, c’est être armé. Dans ce numéro thématique du Journal of Pharmacy and Bioallied Sciences sur la gestion des catastrophes CBRN, nous avons brièvement abordé les questions clés des urgences CBRN et les problèmes typiques rencontrés dans leur gestion, en mettant particulièrement l’accent sur la gestion des urgences radiologiques, les technologies, y compris leurs aspects d’atténuation, à travers un assortiment d’articles pionniers, de revues, de notes et de lettres à l’éditeur.
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