Une façon de comprendre le développement de la résilience est de visualiser une balance ou une bascule. Les expériences protectrices et les capacités d’adaptation d’un côté contrebalancent une adversité importante de l’autre côté. La résilience est évidente lorsque la santé et le développement d’un enfant penchent vers des résultats positifs – même lorsqu’une lourde charge de facteurs s’empile du côté des résultats négatifs.
Le facteur le plus courant chez les enfants qui développent une résilience est au moins une relation stable et engagée avec un parent, un soignant ou un autre adulte qui les soutient. Ces relations apportent la réactivité, l’étayage et la protection personnalisés qui protègent les enfants contre les perturbations du développement. Elles renforcent également les capacités clés – telles que la capacité à planifier, surveiller et réguler le comportement – qui permettent aux enfants de s’adapter à l’adversité et de s’épanouir. Cette combinaison de relations de soutien, d’acquisition de compétences adaptatives et d’expériences positives est le fondement de la résilience.
Les enfants qui s’en sortent bien face à de graves difficultés ont généralement une résistance biologique à l’adversité et des relations solides avec les adultes importants de leur famille et de leur communauté. La résilience est le résultat d’une combinaison de facteurs de protection. Ni les caractéristiques individuelles ni les environnements sociaux ne peuvent à eux seuls garantir des résultats positifs pour les enfants qui connaissent des périodes prolongées de stress toxique. C’est l’interaction entre la biologie et l’environnement qui construit la capacité d’un enfant à faire face à l’adversité et à surmonter les menaces pour un développement sain.
La recherche a identifié un ensemble commun de facteurs qui prédisposent les enfants à des résultats positifs face à une adversité importante. Les individus qui font preuve de résilience en réponse à une forme d’adversité ne le feront pas nécessairement en réponse à une autre. Pourtant, lorsque ces influences positives fonctionnent efficacement, elles » empilent la balance » avec un poids positif et optimisent la résilience dans de multiples contextes. Ces facteurs de contrepoids comprennent
- la facilitation des relations adultes-enfants de soutien;
- la construction d’un sentiment d’auto-efficacité et de contrôle perçu;
- la fourniture d’opportunités pour renforcer les compétences d’adaptation et les capacités d’autorégulation ; et
- la mobilisation des sources de foi, d’espoir et de traditions culturelles.
Apprendre à faire face aux menaces gérables est essentiel pour le développement de la résilience. Tout stress n’est pas néfaste. Il y a de nombreuses occasions dans la vie de chaque enfant d’expérimenter un stress gérable – et avec l’aide d’adultes de soutien, ce « stress positif » peut favoriser la croissance. Au fil du temps, nous devenons plus aptes à faire face aux obstacles et aux épreuves de la vie, tant physiquement que mentalement.
Les capacités qui sous-tendent la résilience peuvent être renforcées à tout âge. Le cerveau et les autres systèmes biologiques sont les plus adaptables au début de la vie. Pourtant, si leur développement jette les bases d’un large éventail de comportements résilients, il n’est jamais trop tard pour renforcer la résilience. Des activités adaptées à l’âge et favorables à la santé peuvent améliorer considérablement les chances d’une personne de se remettre d’expériences stressantes. Par exemple, l’exercice physique régulier, les pratiques de réduction du stress et les programmes qui développent activement la fonction exécutive et les compétences d’autorégulation peuvent améliorer les capacités des enfants et des adultes à faire face, à s’adapter et même à prévenir l’adversité dans leur vie. Les adultes qui renforcent ces compétences en eux-mêmes peuvent mieux modéliser des comportements sains pour leurs enfants, améliorant ainsi la résilience de la prochaine génération.
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