Comme beaucoup de célébrités plus âgées qui s’efforcent de rester pertinentes à l’ère des médias sociaux, Susan Lucci a d’abord eu du mal à embrasser Instagram. « Je suis une personne privée par nature, donc au début, je ne pensais vraiment pas que c’était pour moi », dit la svelte femme de 71 ans. Mais il y a deux ans, alors qu’elle passait des vacances à Saint-Barthélemy, elle a décidé de faire fi de toute prudence. « J’ai mis un bikini, mon mari a pris des photos, et une amie m’a dit : « Il faut que tu publies ce cliché sur Instagram ! ». L’image de la sexy sexagénaire gambadant dans les vagues dans un bikini noir teen-weeny est rapidement devenue virale, avec des titres à bout de souffle (sans doute écrits par des jeunes de 22 ans) couinant « OMG ! WTF ? » et « Susan Lucci est une bikini babe ! »
« La réaction a été très inattendue- et tellement flatteuse », déclare Lucci, sirotant avec précaution une tasse d’eau chaude et de citron à une table d’angle du BG, le restaurant du Bergdorf Goodman de New York, un récent lundi après-midi. Elle est vêtue d’une veste Chanel couleur crème, d’un minuscule jean skinny noir et de Louboutins noirs très hauts (son sac, un baby Birkin gris, est posé sur une chaise à proximité). « Après que les photos soient sorties – et elles ont été diffusées partout – j’ai pensé qu’Instagram pourrait être un excellent moyen de rester en contact avec mes fans », dit-elle. En février dernier, lorsqu’elle s’est rendue à Sandy Lane, à la Barbade, avec son mari Helmut Huber (49 ans), les paparazzi ont pris des dizaines de photos, cimentant son statut de star des médias sociaux et de faiseuse d’opinion. « Je n’ai pas réalisé qu’ils prenaient des photos jusqu’au troisième jour environ, quand j’ai vu deux téléobjectifs nous suivre. » Lorsqu’une amie a appelé d’Angleterre pour demander si elle avait vu les photos d’elle sur TMZ, Lucci n’était pas en colère – elle était chatouillée. « Les photos étaient tellement bonnes ! » dit-elle. « Au quatrième jour, je cherchais les paparazzi. Je voulais les remercier. »
Alors que de nombreuses femmes d’un certain âge se plaignent d’être invisibles, Susan Lucci est tout sauf cela. Avec plus de 83 000 fans qui suivent chacun de ses mouvements de Pilates et de ses bouchées à faible teneur en glucides sur Instagram, un empire du fitness en plein essor (en plus de promouvoir la chaise Pilates Pro, elle a également lancé une ligne de vêtements actifs à succès sur QVC), et un accord de développement avec Hallmark Movies & Mysteries, l’ancienne star de All My Children ne montre aucun signe de ralentissement. Et pourquoi le ferait-elle ? « Je me sens aussi bien aujourd’hui qu’au cours de mes 20 et 30 ans, peut-être même mieux physiquement », affirme-t-elle. Comme pour prouver ses dires, juste à ce moment-là, un homme deux fois plus âgé qu’elle déambule près de la table, lui volant un regard de côté appréciateur.
« Les photos étaient si bonnes ! Au quatrième jour, je cherchais les paparazzi. Je voulais les remercier. »
Lucci attribue au Pilates, qu’elle pratique depuis plus de deux décennies, le remodelage de son corps – et de son alimentation. « Une fois que j’ai commencé à faire du Pilates, j’ai perdu mon goût pour des choses comme les cheeseburgers et les frites ». Elle a également trouvé qu’il était moins pénible de s’entraîner. « Le Pro Chair est génial car il permet de faire un entraînement complet du corps en seulement 20 minutes. Vous pouvez aussi faire du cardio dessus. »
Comme on peut le deviner au vu de son corps de plage ridiculement en forme, Lucci est tout aussi disciplinée sur son alimentation que sur sa routine d’exercice. « Je mange rarement un dessert, je ne grignote jamais, et je ne mange pas beaucoup de pain et de pâtes. » (Sauf quand elle est en Europe, où elle est connue pour manger « plus de glucides en trois semaines que ce que je fais normalement en six mois »). Un déjeuner typique dans le monde réel ? Un sandwich dinde-avocat préparé avec des tomates beefsteak à la place du pain. « Mon mari l’appelle ma concoction ! » En plus de limiter les sucreries (« si je veux vraiment quelque chose, je ne prendrai qu’une ou deux bouchées »), elle restreint soigneusement sa consommation d’alcool. « Je prends une coupe de champagne quand nous sortons dîner, mais je ne bois pas à la maison ». Prends ça, ventre de vin !
Alors, comment celle qui se fait encore filer par les paparazzi à 70 ans aborde-t-elle le processus de vieillissement ? « Oh, je donne des coups de pied et je crie tout le long », dit-elle en riant. Elle est particulièrement vigilante en ce qui concerne les soins de la peau : « Peu importe à quel point je suis fatiguée, je ne vais jamais me coucher avec mon maquillage ». Après avoir soigneusement démaquillé sa peau chaque soir avec des lingettes Neutrogena, Lucci se lave avec un nettoyant Clé de Peau Beauté, puis utilise le sérum essentiel TNS de SkinMedica avec des facteurs de croissance. « C’est ma dermatologue, Ellen Gendler, qui me l’a fait découvrir ». Un autre produit miracle anti-âge que sa dermatologue lui a fait découvrir est le Botox. « Le Dr Gendler fait un excellent travail, très naturel », dit Lucci, son large sourire et ses minuscules pattes d’oie témoignant de la véracité de ses propos. « Elle ne fige pas complètement votre visage. Vous avez toujours de l’expression, donc ça n’a pas l’air faux ». Pour Lucci, le vieillissement est moins un chiffre qu’un état d’esprit – et de corps. « Ce que j’ai appris, c’est que si vous vous entraînez dur, vous pouvez compenser une partie de ce que vous avez contre vous. Les gens me regardent et disent ‘Wow, elle n’a pas l’air vieille, mais elle l’est’. Pendant ce temps, la réalité est que si vous êtes forte, vous êtes belle, quel que soit votre âge. »
Toutes les histoires de mode de notre numéro d’octobre 2018 incluent des femmes photographiées par des femmes, et ont été publiées complètement non retouchées.
Coiffure : Leonardo Manetti pour Davines ; maquillage : Yuui pour Chanel ; Production : Tarayn Sanders.